J’ai eu mes règles quelques semaines après mon treizième anniversaire. Je me souviens m’être mise à pleurer au déjeuner ce matin-là. J’avais un spectacle de danse le soir même et je ne voulais pas que tout le monde sache que j’avais mes règles. Ma mère m’a beaucoup aidée en me rassurant... elle m’a donné un médicament pour soulager mes crampes et s’est assurée que j’avais suffisamment de serviettes hygiéniques. J’étais soulagée qu’elle n’en fasse pas toute une histoire. Je connaissais d’autres filles qui voulaient « célébrer » cela avec leurs mères et d’autres dont les mères agissaient comme si c’était quelque chose de terrible. Je me suis sentie vraiment chanceuse que ma mère agisse de cette façon calme et positive. J’espère faire la même chose pour ma fille un jour!
La menstruation n’était pas un sujet qu’on abordait à la maison. Je savais qu’il se passait quelque chose, car j’avais trois sœurs plus âgées et j’avais vu leurs tampons. Mais personne, ni ma mère, ni mes sœurs, ne m’avait jamais dit ce qu’étaient les règles ni que j’en aurais moi aussi. J’aurais été totalement ignorante à ce sujet si on n’avait pas eu les cours sur la santé à l’école. Quand j’ai eu mes règles, je suis restée assise très longtemps dans la salle de bains, en essayant de deviner ce que je devais faire. J’étais complètement mortifiée à l’idée d’en parler à ma mère. J’ai enfin rassemblé le courage nécessaire pour l’appeler. Et ça a été beaucoup plus facile que je ne le pensais. Ça n’était pas du tout embarrassant. Ma mère avait déjà prévu une boîte de serviettes hygiéniques pour moi. Elle m’a expliqué comment les utiliser et elle m’a aussi félicitée. Si tu es nerveuse à l’idée d’en parler à ta mère, lis l’article d’Elizabeth au sujet des parents et des règles.
Je ne savais pas comment dire à ma mère que j’avais mes règles. Elle m’avait dit que je ne devais pas être embarrassée à ce sujet, mais je ne savais pas comment lui dire qu’elles avaient commencé. Je ne savais pas quoi en penser. Je savais simplement que mon vagin saignait et que j’étais réellement paniquée. Je l’ai caché pendant quelques jours. J’ai pris des serviettes hygiéniques du stock de ma mère dans la salle de bains et essayé de le cacher. Je n’étais pas très à l’aise pour parler de mon vagin, en particulier quand il saignait. Quelques jours ont passé; j’attendais que mes règles se terminent. Au cinquième jour, j’ai commencé à me dire qu’elles n’allaient jamais s’arrêter et je l’ai enfin dit à ma mère, puis lui ai demandé combien de temps elles duraient généralement. Ma mère ne s’est pas mise en colère; elle n’a pas non plus été triste, folle de joie, nerveuse ni rien. Elle a simplement répondu à ma question et m’a dit que si j’en avais d’autres, elle était là pour y répondre. Ça a été super facile. Je m’attendais presque à ce qu’elle saute de joie et dise un truc quétaine du style « mon bébé est une femme ». Mais non. Nos mères sont toutes passées par là; elles comprennent. Évite de te faire trop de films; parles-en simplement à ta mère. Je ne vis plus chez mes parents maintenant. Mais tant que je vivais chez eux, ma mère était la personne la plus réconfortante chaque fois que j’avais mes règles : elle soulageait mes crampes, supportait mes symptômes prémenstruels, m’achetait mes serviettes et mes tampons et, mieux encore, me rappelait que je n’étais pas la seule à vivre tout ça.